Tineghir-Skoura
Tineghir-Skoura
Réveil matinal mais pas trop, j’ai un peu la flemme, à moins que ce ne soit le luxe (relatif) de l’hôtel qui ne me pousse à enchevaucher ma monture…
Départ vers 9h (oui c’est pas terrible) et route vers Ait Hani. La vallée du Todgha est magnifique et d’ailleurs beaucoup plus belle sans la pluie, je longe quelques temps la palmeraie avant de rentrer sérieusement dans les gorges, c’est toujours impressionnant, il n’y a pas trop de touriste, ça roule.
constructions dans la montée vers Tamtetouchte
A Tamtetouchte je laisse la piste qui amène à l’autre vallée pour poursuivre vers Agoudal, ça monte mais de nouveau la route est en construction (terrassement), la piste n’est plus praticable par endroits et il faut se taper les gravillons sur une route de montagne !
début des gorges, on se croirait en Arizona pour un peu
Ca grimpe sérieusement et après 2h30 environ j’arrive sur les hauts plateaux qui mènent à la région des lacs avant Agoudal. Le paysage est plutôt étonnant, relativement plat, désertique mais avec une végétation atypique pour le Maroc (peupliers !) autour des oueds…l’altitude et la relative sècheresse ne semble pas être un frein à l’agriculture qui visiblement emploie beaucoup de gens dans la région.
la route réserve parfois des...surprises
Je vais m’arrêter à l’auberge [NOM DE L AUBERGE] à la sortie du village sur la route d’Imilchil pour me renseigner sur le départ de la piste (toujours un problème) et boire un coca bien frais.
Il y a 2 espagnols sur place en quads suréquipés, avec assistance 4x4 et CB, eux terminent leur coca, je ne le sais pas encore mais je vais les revoir un peu plus loin…
agriculture sur les hauts plateaux
Le propriétaire de l’auberge inspecte la moto « 31 Toulouse ? » c’est classique là bas mais lui a habité à Balma (!) 5 ans avant de rentrer au pays, il n’y avait pas assez de travail. Il me demande pourquoi je ne vais pas jusqu’aux lacs il parait que c’est magnifique mais je ne veux pas prendre le risque, la piste vers Msemrir dans la vallée du Dadès pourrait être coton. Lui me dit comme d’hab que c’est tranquille et m’indique le point de départ « à droite au milieu du village » yallah !
Agoudal, 2400m et des peupliers!
La piste est plutôt correcte, montagneuse, un peu caillouteuse mais ça roule plutôt bien en continuant à monter, je passe un village en terre rouge et des moutons (bèèèèh ils me reconnaissent), il n’y a pas grand-chose, c’est sauvage, c’est beau en plus l’air est assez frais malgré le soleil et bien pur, je roule.
En cours de montée vers le grand col qui ouvre la vallée du Dadès je croise 2 gars en enduro (DR400 et KTM 350 il me semble) à toute vitesse, je m’écarte un peu puis les regarde descendre, ils ouvrent sévère, c’est assez impressionnant.
village au début de la piste
Je continue ma route vers le sommet Tizi n’Ouano 2800m puis Tizi n’Ouerz à 2956m d’altitude tout de même, je sens que la moto marche un peu moins bien et je croise un berger avec une vrai tête de montagnard, un peu brulé par le soleil, je lui donne la fin de ma première bouteille d’eau, il est vraiment très étonnant, il ne parle pas un mot de français ou anglais sauf « water ».
moutons se la coulant douce au milieu de nulle part
Aux alentours le spectacle est au rendez-vous avec de profonds canyons et des formation géologiques qui datent de 400 millions (miyons !) d’années (d’après le routard), la route longe la montagne, à gauche le vide et devant moi une immense étendue qui descend dans la vallée…waouh.
paysage impressionnants, le vide sur la gauche aussi
Encore quelques kilomètres ça commence à descendre, la piste est correcte, je roule plutôt bien mais j’ai réduit un peu descente oblige et surtout avec le précipice à gauche. A la sortie d’un virage je vois le 4x4 des espagnols en quad arrêté au milieu, porte ouverte, je freine un peu en catastrophe et m’arrête à côté, roue avant engagée sur le bord de la piste…pas bon, il ne reste qu’un quad sur la piste, l’autre est bien 20 mètres plus bas, ils sont en train de remonter le deuxième pilote, mais faut que je me sorte de ma galère…finalement un des gars du 4x4 va m’aider à remonter cette roue avant ne voulant surtout pas descendre de la moto dans cette position et je vais me garer un peu plus loin. Ils n’ont pas besoin de mon aide visiblement avec leur téléphone Sat, ils vont mettre bien 10mn à remonter le type échoué au fond et vont utiliser le treuil du quad pour le remonter (accroché au 4x4…).
le quad ibère mal en point 20m plus bas
Au moment de partir un 4x4 arrive en sens inverse, au pas….dedans 4 touristes français avec leur carte michelin, content de croiser un compatriote, visiblement l’ambiance n’est pas au top dans le 4x4, les femmes à l’arrière n’en peuvent plus, elles ont l’air un peu effrayées. Ils veulent savoir s’ils sont sur la bonne route (!!!) et veulent rejoindre la vallée du Todgha, je regarde mon trip : 38km, ils devraient en avoir pour 1h30, ils sont dégoutés même si passablement rassurés d’être sur la bonne route…ils avaient mis 3h depuis Boumalne…yallah je repars direction la fin de la piste à Msemrir, il me reste environ 25km et la piste devient plus facile, moins étroite et moins en dévers vers le vide surtout…
auto-photo: attention au cactus en s’asseyant!
Arrivée vers Msemrir à 15h, je m’arrête dans un bouiboui (oui encore) où il n’y a personne, le patron me sert le plat unique, une omelette cuite dans un tajine avec un peu de tout dedans, boulettes de viande, petits pois, poivrons etc…je ne cherche pas à comprendre, je prends des forces avant de repartir, le ciel se couvre un peu et je ne tarde pas trop je veux encore aller jusqu’à Skoura pour ne pas être trop tard à Marrakech le lendemain.
le gorges du Dadès de l’autre côté
La route descend au fond de la vallée, je croise pas mal de femme (elles bossent elles) et d’ânes au bord de la route avant de rejoindre les gorges du Dadès, très belles avec le fameux col en lacets bordé (de plus en plus) d’hôtels divers. C’est beau mais déjà vu je file jusqu’à la route de Ouarzazate qui n’a aucun intérêt et d’autant moins que le ciel s’obscurcit d’orange avec un fort vent de travers (tempête de sable au Sud ?)…il me tarde d’arriver en plus mon cou (oui cou cette fois) me fait souffrir avec ce vent, je tiens difficilement mon 100km/h…
descente dans le Dadès
J’arrive à Skoura à la tombée de la nuit, il n’y a pas grand-chose, une grande rue comme d’hab bordée de petites échoppes, je fais un aller retour, les explications du routard sont…habituellement vagues et me fait rattraper par un local en mob qui me vend son hôtel carte de visite à l’appui, j’ai lu un truc sur lui dans le routard….alllez safi, je suis fatigué et je le suis sur un sentier qui part de la ville jusqu’à l’hôtel Les Nomades à 1km ; sur le trajet je passe devant mon premier choix La Datte d'Or qui avait l'air mieux... C’est un maison familiale avec un grand patio et quelques chambres aménagées, pas le grand luxe mais c’est pas le but. Ils me proposent de garer la moto à l’intérieur à mon retour, c’est parfait, le temps pour moi d’éradiquer une blatte dans la salle de bain et je pars diner dans « le centre ville » (comprendre 1 restau animé sur le bord de la route)
moto bien garée dans le salon, au chaud
Les critiques sont top dans le guide, et bonne surprise en arrivant au restau La Kasbah, il y a des gens ! touristes et locaux, un peu de musique sur la terrasse, c’est tout simple mais ça a l’air très bien, il parait que le fromage de chèvre est légendaire. C’est en effet très bon, je mange quelques légumes avant d’changer un peu avec le patron Mr Jebrane) qui m’invite à visiter les lieux qu’il transforme progressivement en auberge. On parle de Marrakech du grand sud, des enfants qui jettent des pierres bref, sachant que maman fait maison d’hôtes, il veut absolument mon avis sur ses chambres joliment décorées, ses salles de bains toutes avec une couleur différente et dont il fait tirer la chasse tous les jours (!), ses éclairages son salon marocain, sa chambre sans SdB pour étudiants de passage etc. la visite dure près de 20 minutes et il est très sympa, je prends sa carte avant de le remercier, de laisser un mot dans le « livre d’or » et de rentrer à mon hôtel un peu triste, j’aurais préféré dormir là, il n’a presque personne…la prochaine fois inch’allah.
Je rentre à mon hôtel, m’apprêtant à passer ma dernière nuit dans le sud avant le retour à la civilisation, les frères patrons me prennent en charge et me font rentrer la moto dans la cour puis carrément dans le salon « c’est plus sur », ouarha on va pas le contredire… Je vais me coucher dans le minuscule lit à ressorts, la blatte n’est pas revenue, demain route vers Marrakech.
Tineghir - Skoura 279km - 5 Octobre 2009
SOMMAIRE
229 km
26 Septembre 2009
233 km
27 Septembre 2009
245 km
28 Septembre 2009
429 km
29 Septembre 2009
0 km
30 Septembre 2009
255 km
1er Octobre 2009
294.... km
2 Octobre 2009
278 km
3 Octobre 2009
244 km
4 Octobre 2009
279 km
5 Octobre 2009
227 km
6 Octobre 2009
243 km
7 Octobre 2009
334 km
8 Octobre 2009
331 km
10 Octobre 2009