Presque parce que le plan initial était de rejoindre Cadaqués en Espagne et d’enchainer une travers Méditerrannée-Océan Atlantique mais le temps nous manque avec seulement 2 jours il va falloir couper plus court. Après avoir envisagé de passer côté Français en emprunter des fragments d’itinéraires moto Michelin, nous avons décidé de traverser côté espagnol sur des routes que l’on connait moins, bonne idée.
TOULOUSE MEDIANO (525km):
Le départ est matinal (pour nous), RDV à 8h au péage de l’A61. Arrivé la veille, j’ai un peu de mal à décoller et j’arrivze avec une vingtaine de minutes de retard alors que le Pedro en avance lui trépigne depuis depuis une demi heure au guidon de son nouveau joujou Autrichien tout juste ramené du Mans. 2 Adventure donc, avec 2 approches assez différentes, la béhème étant plus pépère et confortable, la Katoche elle, bien plus radicale dans ses choix techniques et donc plus efficace sur les terrains difficiles notamment…Légère inuiétude sur mon pneu avant qui montre des signes de faiblesses et surtout une usure asymétrique côté gauche (je dois conduire penché…à moins que ça ne vienne du vent rencontré en Camarague) ,essai des interphones (F3, les F4 étant en réparation) mais pas d’bol on s’est mal compris, il manque les écouteurs, tant pis on fera sans. Photo souvenir avec la Katoche, Redbull et route vers l’Andorre quand je suis pris d’un doute: je n’avais pas du tout prévu d’autouroute mais plutôt de passer par la Lèze….décidément mal réveillé. Du coup on sort à Nailloux cap plein Ouest pour rejoindre la vallée, Pailhès, Foix et son château. Il fait un super temps de orages sont prévus ce soir et on ne veut pas arriver trop tard pour avoir le temps de trouver un bon coin à bivouac.
Cap sur l’Andorre, en bas du Puymaurens on a bien avancé (sauf l’habituel bouchon de Tarascon cette fois-ci du au tour de france qui passe non loin au plateau de Beille), on décide donc de monter le Puymorens plutôt que de prendre le tunnel pour une première halte à 1920m, même un peu plus le Pierre ne pouvant résister à l’appel d’un chemin rocailleux pour mettre à l’épreuve ses Pirelli Scorpio, la 12 est un peu moins à l’aise (et moi avec !)
On descend ensuite la vallée de Carol dans un bon rythme jusqu’à Bourg Madame et le passage de la frontière espagnole pour un déj à Puigcerdà. Depuis la terrasse on a une vue imprenable sur le piémont espagnol, il y a quelques nuage mais plutôt côté est, on devrait être épargnés.
Après une bonne bouffe on repart à travers la Cerdagne, cap Ouest, on passe la Seu d’Urgell puis un col (?) à 1700m avant Rubio avant de piquer au Nord dans le Va d’Aran. Commence alors la montée vers la Bonaigua, un des domaines de la très « royale » station de ski de Baqueira, c’est marrant de reconnaître ces paysages où j’ai skié l’hiver d’ailleurs. Passé le col à 2080m tout de même (et quelques troupeaux de veaux et chevaux fous) on descend vers Baqueira puis Vielha pour prendre le tunnel vers le Sud Ouest direction Mediano l’étape de cette nuit. On fait bien de pousser jusqu’à Médiano d’ailleurs car on avait envisagé de dormir à la station vers Beret, bivouac que le GPS me situe au milieu du tunnel qui passe effectivement dessous (merci MapSource….)
A l’approche du lac de Mediano on croise des paysages (presque) dignes du Yosemite aux US, c’est bôôôô. Halte dans Fueva un tout petit bled peu avant le lac pour la petite bière du coin et les courses pour la nuit: jamon, cerveza, queso manchego, melocoton, un vrai festin (vive l’espagne) pour accompagner les supers repas déshydratés du Pedro.
A l’approche du lac c’est effectivement très joli au soleil couchant, l’eau a une couleur turquoise improbale et le clocher du village englouti à la construction du barage dépasse bien de l’eau comme sur la carte postale. Enrevanche les abords du lacs sont abrupts et rocailleux, pas facile de trouver un bon bivouac…On pousse jusqu’au village perdu de Coscojuela de Sobarbe qui surplombe le lac pour redescendre sur les berges, le chemin finit par une piste un peu pourrie qui lorsqu’elle finit par s’applanir indique: camping interdit, damned !
Retour sur la route principale et le Pierre bien inspiré nous trouve un chemin avant le village (et son camping) de Morillo de Tou qui mène au bout après un peu de trial vers une clairière et un petit bout de terrain plat au bord de la rivière, magique. Pas un bruit, juste dérangés par un GSiste allemand venu chercher la même chose que nous (et que l’on croisera le lendemain sous la tente au bord de la route après qu’il eut fait demi tour), reste à espérer qu’il ne pleuve pas pour éviter l’inondation mais on a l’habitude après le Maroc 🙂
MEDIANO-BIARRITZ-TOULOUSE (672km)
Après le festin de la veille pas facile de réveiller le Pedro, on met les voiles vers Morillo pour un p’tit déj rapide, il faut prendre des forces il y a du boulot, près de 600km et un bon paquet de cols dans la matinée. On roule fort le matin voire très fort, elle tient le pavé cette Katoche malgré ses tétines! La béhème est toujours aussi agréable avec ses relances de mammouth au couple qui doit bien arracher mon pneu arrière lui aussi en fin de vie après 15.000km…on entre dans le pays basque l’architecture change, c’est toujours aussi mignon avec ces constructions en pierre et es fleurs aux fenêtres. Nous faisons une pause déjeuner entre 2 cols à Aurizberri (un bled dans la montagne) sur une petite terrasse, on mange pas trop mal bien qu’envahis par les mouches, il y a pas mal de Basques qui boivent un coup sur la terrasse, l’occasion de croiser quelques looks incoryables 🙂 cela dit on n’est pas mal non plus en tenue…
Il est 15h on repart pour notre dernière portion de route avant la France, mon pneu arrière commence à sérieusement m’inquiéter on dirait que les « relances de mammouth ont eu raison de ma bande de roulement qui est passée de lisse à rappée…pas bon et pas facile de rouler sur la tranche, en revanche l’arrière est nickel. Avec prudence donc on fait route vers le Nord, à Etxalar plus précisément par une micro route en forêt où l’on se croise difficilement en montant vers la frontière. Petite pause en haut pour le Pierre dont le séant est visiblement très éprouvé par le confort Autrichien de sa selle, pour moi c’est l’occasion de profiter de la vue et d’osculter mon pneu, tiens on voit la ferraille à travers, ça pue cette fois. Après un peu de bagarre pour trouver du réseau à la recherche d’un garage direction le Dafy de Bayonne qui est miraculeusement ouvert et dispose d’un Anakee aux dimensions en stock. Arrivé sur place 20mn avant la fermeture le mécano très sympa reconnait qu’il est impossible d’aller jusqu’à Toulouse comme ça et me change le pneu en 2-2, ouf.
Perdus pour perdus, on décide de se frayer un chemin dans la circulation du 14 Juillet jusqu’à Biarritz voir l’océan qui était un peu l’objectif du périple. Une bière au Cent Marches (bar bondé l’été qui surplombe la plage de la Côte des Basques) et direction Toulouse car déjà les nuages approchent. On hésite à continuer par l’autoroute après Pau plutôt que de couper par le Gers jusqu’à Toulouse mais les orages sont tout proches et on a quand même un peu mal auc’…on sort donc de l’autoroute, il est 21h il nous reste 1h de soleil max, erreur.
Et oui au lieu de se tapper 1h30 de plus d’autoroute, on va se tapper le double dont plus de la moitié de nuit. Grande idée donc et rapidement je roule devant sur les (excellentes au demeurant) petites routes du Béarn puis des Hautes Pyrénnées et du Gers. La GS éclaire bien avec les anti brouillards à l’avant heureusement, les routes sont piégeuses de nuit…on se perd un coup à la fête foraine de Marciac (si si !) Pierre coupe mais ils ne me laissent pas passer, on se retrouve à la sortie du village mais son GPS recalcule à chaque écart donc on se trouve sur 2 routes différentes…brrrrrrrr. Finalement 23h05, halte restauration rapide américaine après Auch, quelques minutes avant la fermeture mais quand même obligés de prendre le drive in… à pied, on est beaux!
On va finir le périple sur les coups de 1h du mat’ quand même après 1197km en 2 jours, une fin un peu galère mais un très chouette petit voyage, à refaire avec un jour de plus mais cette fois on les a bien en main nos montures pour l’Andalousie, prochaine destination, rendez-vous en Septembre!
- Château de Foix
- 180km/h ça devrait aller sur ce chemin…
- le clocher de Mediano
La trace GPX du Parcours:
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